Découvrez la narration du personnage d'Elsa dans l'épisode 9 de la série 1883. - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
J'étais persuadée que cette planète montrait une certaine ambivalence envers ses habitants. Et puis, je suis arrivée ici... cet endroit voulait pas accueillir d'habitants. Aucune plante n'était comestible, et tous les lits des ruisseaux étaient secs. On était seulement en septembre mais la neige recouvrait déjà le sommet des montagnes. L'hivert était impatient d'en découdre avec nous, de rejoindre les plaines pour nous chasser ou nous tuer. Si les terres sont pourvues d'émotions, celles-ci ne connaissaient que la haine, elle nous haissait et nous le ressentions tous.
[Dialogue]
Cette robe était une prison conçut spécialement pour moi. Elle m'étranglait, elle me sciait les aisselles, et elle comprimait mes seins contre mon torax. Elle cachait tous mes attributs féminins et les mettaient à l'abris des regards des femmes envieuses et des hommes inssaciables. Comme si leur amour propre, et leur maitrise de soi devaient être mon unique préoccupation. Je ne vivrais plus jamais où les faibles préfèrent accuser les forts, au lieu de devenir fort à leur tour. Non... je vais rester ici, dans ce monde qui ne se préoccupe guère des désirs des faibles. Ce monde dévore les faibles.
[Dialogue]
J'ai pas eu le temps de réfléchir, ni de prendre la bonne décision. J'espérais que certains d'entre eux allaient me suivre, pour laisser une chance au convoi.
[Dialogue]
Je ne ressentais aucune douleur. Je savais pas si c'était du au choc du combat mais j'avais pas mal. Je pensais à retirer la flêche mais je me suis ravisée. Comme disait mon père, ce qui a de bien avec les problèmes, c'est qu'ils disparaissent pas instantanément. Alors inutile de les régler de suite.
[Dialogue]
J'ai regardé mon père, j'ai scruté ce qu'il se cachait derrière son sourire, et j'ai vu qu'il était inquiet. J'ai vu qu'il cachait une détresse bien plus profonde comme s'il était déjà en deuil...
Comme si j'étais déjà plus là. Moi aussi je semblais différente. J'avais l'impression qu'on avait délogé mon âme de la cavité dans laquelle les âmes sont censées se trouver quelque part dans le torax. Elle s'était détachée, déconnectée... J'ai regardé la sauge, ses couleurs avaient changé. Elles étaient plus vives. J'ai regardé le ciel, les nuages semblaient faire la courses au-dessus de nos têtes, comme si le temps et l'espace autour de moi etaient soumis à de nouvelles règles. J'ai fini par me tourner à nouveau vers mon père, j'ai examiné son regard, je l'ai regardé droit dans les yeux et c'est à ce moment-là que j'ai compris... que j'allais mourir.