Découvrez la narration du personnage d'Elsa dans l'épisode 7 de la série 1883. - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
La meilleure façon de savoir si une terre a été découverte, c'est de chercher des mots pour la décrire. Si on y arrive pas, on sait que c'est une terre vierge, que nos mains sales n'ont pas encore touchées. Quand on la regarde, on tombe dans le silence. On enterre nos mots face à cette uniformité infinie.
Quand on atteint son sommet, on apperçoit une autre terre identique. Il faut observer le soleil et les étoiles... tel un navigateur pour se diriger vers cet endroit.
Cela fait plus d'une semaine que l'on voit que de l'herbe... pas de gibier, pas d'oiseau, pas de serpent, pas même des lézards. Rien ici ne suggère que le genre humain existe encore. Mais les plaines sont recouvertes d'ossements.
En ville, on ne voit pas à quel pont les mains de l'homme sont sales, parce que ces mains sales ont batit la ville. Mais dans cet endroit où l'innoncence est une composante de la Terre, la saleté apportée par la main de l'Homme est une appocalypse.
[Dialogue]
Les gens pensent que parce que la pluie vient de là, les nuages sont pleins d'eau. Mais comment c'est possible ? Comment l'eau peut-elle flotter au-dessus de nous, puis tomber ? Comme si la gravité ne s'applique qu'au ciel, que quand le ciel est d'accord. Ca voudrait dire que le ciel pense que les nuages sont vivants et qu'ils décident qu'il va pleuvoir. Et comment décident-ils où faire pleuvoir? Et quand ? Pourquoi les nuages choisissent-ils de flotter à un endroit et pas à un autre ? Jusqu'à ce que le sol craquelle et que les champs déviennent un désert.
Peut-être que la gravité n'existe pas, peut-être que toutes les découvertes scientifiques sont des mensonges et que le vent c'est la planète qui rit de nous.
[Dialogue]
J'avais pas peur, c'était devenu une simple course. On a peur de l'inconnue, là je savais ce qui m'attendait. Soit je gagnais la course, soit je me faisais tuer. Cette simplicité était réconfortante. Même si je les entendais se rapprocher, j'avais pas peur.
L'acte de tuer est une horreur, même lorsque c'est justifié. Quand j'ai tué, j'étais horrifié par mon geste. Mais regarder Sam tuer, c'était comme regarder un lion bondir sur sa proie. Sa violence était d'une beauté inouïe, trop rapide pour laisser place à l'horreur même pour l'homme qui est tué.
Je me posais une question, je me demandais si j'étais morte finalement, si tout ça n'était qu'un rêve. Je l'ai regardé partir au galop, et j'ai compris que j'étais réveillée, que j'étais forcément en vie, et je l'ai poursuivi.
[Dialogue]
Elle refusait de parler, quand on est rentré elle ne regardait ni mon père, ni moi. Je l'ai entendu pleurer près du feu avant le levé du jour, je me suis assise auprès d'elle et je lui ai demandé pourquoi. Elle m'a dit qu'elle avait tué un homme pour un cheval. Et que John était le dernier espoir pour notre famille d'aller au Paradis.
Je n'ai pas eu le coeur de lui dire qu'il y avait pas de Paradis où aller parce qu'on y était déjà. Et on est en Enfer aussi... Les deux co-existent. L'un à côté de l'autre, et Dieu... c'est la Terre.