Découvrez la narration du personnage d'Elsa dans l'épisode 6 de la série 1883. - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Nous nous rapprochons de Doans et de la rivière rouge, et sans doute d'une nouvelle tragédie qui allait décimer le reste du groupe. Ma mère dit que mon chagrin va s'estomper et que les souvenirs vont finir par revenir. J'imagine qu'elle a raison.
Chaque personne va connaitre cette douleur et va finir par l'infliger à quelqu'un d'autre. Un jour, c'est moi qui vait mourir et qui vait briser des coeurs, mais pas aujourd'hui... Aujourd'hui, je suis en vie, et c'est moi qui suis brisée.
[Dialogue]
La mort est partout, elle nous suit comme un chien errant qui attend de nous dévorer comme des restes de nourriture. La souffrance qu'elle provoque est tellement extrême, tellement infinie. C'est difficile de comprendre ses bienfaits pour l'espèce humaine.
A quoi sert la souffrance ? Je comprends le rôle du désir, de la peur et de l'amour. C'est de nous protéger, d'améliorer notre existence et de créer la vie. Mais le chagrin... S'il n'était pas en train de me dévorer à ce point, il me laisserait perplexe.
[Dialogue]
Je me suis allongée dans l'herbe, j'ai fermé les yeux, et je l'ai vu. J'ai ri en voyant ses cheveux mal coiffés.
J'ai senti l'intencité de ses carresses, je me suis allongée dans l'herbe, et je l'ai aimé. Et j'ai ouvert les yeux, et j'ai à nouveau vu les couleurs.
[Dialogue]
Nous quittions le Texas et entrions dans le territoite indien, tout en repensant à notre définition de l'incconu. Nous étions si loin des villes qui pavaient la Terre, et si loin des exploitations agricoles qui l'avaient dompté et transformé en ressources. Nous n'étions plus surplombés par le nuage oppressant de la civilisation. Seul le ciel s'étalait au-dessus de nous. Nous ne marchions plus sur des ponts. Ici, nous traversions les fleuves sur le dos de nos cheveaux. Nous n'avions plus d'endroit où aller pour enchainer l'amour à des rites et des voeux.
Ici, l'amour nous consummait comme si nous étions bouillant de fièvre. Et lorsque le diable venait nous arracher cet amour, il n'y aurait aucun enterrement où on aurait pu entendre des discours moroses qui auraient engourdis nos sens et anesthésié nos coeurs.
Ici, nous faisions face à notre chagrin pendant qu'il nous consummait et on laissait faire. Cela faisait sombrer le diable dans l'ennui. Il partait alors à la recherche d'une nouvelle âme à dévorer et ainsi nous pouvions recommencer à vivre.