Découvrez la narration du personnage d'Elsa dans l'épisode 3 de la série 1883. - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
La mort est partout en chemin et elle prend toutes les formes possibles. Certaines semblent tirées de nos pires cauchemars. La mort se cache dans les lits des ruisseaux, elle possède les animaux, elle se caches dans les herbes, elle attend.
Après chaque mort, notre père éloignait un peu plus notre campement, comme si la mort n'était pas le résultat d'accidents et de maladies, mais une maladie en elle-même, comme si la négligeance était contagieuse. Mais de tous les dangers qui nous attendaient, la maladie, les serpents, les mauvais chevaux et les bandits, il y en avait un qui par dessus tout terrorisait les hommes comme les bêtes, une chose qu'on craignait au point de ne jamais dire son nom, on le murmurait... le fleuve.
[Dialogue]
J'ai toujours perçu les mères comme des poules nerveuses, trop occupées par leur couvée pour attraper un ver. Dans mon esprit, ma mère, elle est banquière. Elle ramassait la liberté comme de l'argent. Je ne l'ai jamais perçu comme une femme, pleine de désir, de rêves, et de passion. La nuit, je dors pas. Les rêves que j'ai pour cette vie brûlent en moi, comme si j'étais allée au feu de camp pour le consoler. J'observe ma mère et je me sens idiote d'avoir cru que cette sensation de feu intérieur m'était propre. Elle l'a ressenti avant moi et elle me l'a transmise. Je l'ai regardé chevaucher, et je ne voyais plus ma mère, je voyais une femme. Et cette femme était éblouissante.
[Dialogue]
Quand j'y repense, je revois deux voyages. Le premier était rempli de dangers, de mort, et de désespoir. Le deuxième, d'aventures et de découvertes. Mon voyage à moi, c'était le deuxième. J'étais heureuse. J'ignorais que les deux entreraient en collision. J'ignorais encore à quel point ce monde pouvait être cruel et insensible. Le monde se moque bien que l'on meure, il n'entend pas nos cris. Si notre sang recouvre le sol, le sol l'absorbera. Peu importe qu'on soit blessé. Je me disais quand je rencontrerai Dieu, la première question que je lui poserai sera "Pourquoi avoir créer un monde aussi merveilleux, et l'avoir rempli de monstres ?" "Pourquoi avoir créer des fleurs pour que les serpents s'y cachent ?" "Pourquoi avoir créer les tornades ?"
Et puis j'ai compris... Ce monde n'avait pas été créé pour nous.