Découvrez la narration du personnage d'Elsa dans l'épisode 1 de la série 1883. - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Je me souviens de la première fois que je l'ai vu... J'ai essayé de trouver les mots pour le décrire... Sans succès...
Rien ne m'avait préparé à ça. Ni mes livres, ni mes professeurs, ni même mes parents. On m'a raconté des histoires par centaine mais aucune ne pouvait décrire cet endroit. Il faut le voir par soi-même pour le comprendre, et pourtant je l'ai vu et je le comprends encore moins qu'avant d'y avoir posé les yeux pour la première fois.
Certains l'appelle le désert américain, d'autres, les Grandes Plaines, mais ce ne sont que des mots inventés par des professeurs dans des universités qui baignent dans l'illusion d'un monde ordonné et des idées fantaisistes à propos du bien et du mal. Pour le connaitre, il faut en fouler le sol, gorger la terre de son sang, se noyer dans ses rivières. Alors, son nom s'impose de lui-même... C'est l'enfer, et il est peuplé de démons.
[Dialogue]
Mais si c'est l'enfer, et que je suis là, alors je dois être un démon moi-aussi, et je suis déjà morte...
[Dialogue]
L'air était différent. Chez nous, l'air était pesant, épais comme une soupe au parfum musqué. Ici, il est léger, il a une odeur étrange de fumée et de pollen, comme des fleurs brûlées, une odeur sauvage, indomptable. C'est magnifique.
Si le mot "possibilité" était une sensation alors c'est e que je ressentais. Le monde entier est rempli de possibilités, et j'étais prête.
Je connaissais rien au sexe à part des rumeurs, des histoires échangées avec des amies alors qu'on essayait d'imaginer ce que ça signifiait vraiment. Maintenant je savais...
[Dialogue]
Il y a tellement de choses de la vie que j'ignore. On nous apprend à lire, on nous apprend des règles, on nous apprends les écritures et les bonnes manières et à ne pas dire et faire des choses qui mettent mal à l'aise. Toutes ces choses qui semblent être à l'exact opposé de la vraie vie, qui l'étouffe même... Mais maintenant, je dors à la lisière-même de la civilisation, et bientôt la lisière sera loin derrière nous...
Alors, il n'y aura plus de règles, il n'y aura plus que la vie... Quelle aventure ! Quelle aventure pour nous tous !
[Dialogue]
Je me souviens des histoires de la Grande Guerre, une époque où l'Homme semblait avoir perdu la raison, où il semblait que nous étions devenus des animaux. Ou peut-être que nous avions toujours été des animaux, et nous avions simplement cédé à notre nature.
Mais pour le moment, j'ai l'impression que nous sommes plus que ça, et nous avionsévolué dans un but qui dépasse la quête de notre prochain repas, ou lebesoin d'établir sa supériorité pour choisir avec qui s'accoupler... des moments ou en respirant profondément l'air frais, on peut presque sentir son créateur.
J'aimerais pouvoir figer ce moment et y vivre à jamais. Nager dans les possibles en laissant la boue de la réalité accrochée au rivage.
Nous n'étions pas pauvre, nous n'étions pas désespéré. La route de l'Ouest était remplie d'échecs, mais ce n'était pas les échecs qui nous faisait avancer... C'était un rêve... Un rêve qui était en train de se